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Hausses des matières premières, du carburant et des taxes, réduction des capacités des centres d’enfouissement et d’incinération, réglementation toujours plus contraignante… nombreuses sont les raisons qui expliquent les hausses significatives des coûts déchets depuis 2019, et qui devraient se poursuivre au moins jusqu’en 2025. 

Comment réduire les coûts et ainsi améliorer la rentabilité et la compétitivité de l’entreprise ?

Voici des moyens d’actions concrets à explorer !

1/ REDUIRE DRASTIQUEMENT LES TRANSPORTS
Le transport représente souvent le poste de coûts le + important dans la gestion des déchets. Il devient nécessaire d’engager une réflexion sur la réduction des collectes dont le coût va continuer à augmenter dans les prochaines années : coût du carburant, pénuries de chauffeurs, nécessaire décarbonation des activités…
> 2 axes de travail majeurs : transporter PLUS de matière à chaque collecte (densifier, déshydrater, améliorer le taux de remplissage, etc.) et sur une PLUS COURTE distance (filières locales, mutualisation des collectes, etc.)

2/ REDUIRE AU MAXIMUM LES « DECHETS EN MELANGE » OU « DIB »
Le coût de traitement des DIB augmente fortement pour inciter les producteurs de déchets à réduire leurs volumes. D’autre part, les volumes acceptés en centres d’enfouissement (décharges) sont réduits par décret chaque 1er janvier. C’est donc une question de coûts mais aussi de pérennité car, qui vous dit qu’en 2023 votre prestataire déchets sera toujours en capacité de collecter vos DIB si vous conservez les mêmes volumes qu’aujourd’hui ?
> Pour cela, il faudra mettre en place la séparation d’un maximum de matières recyclables, sans oublier la partie sensibilisation des équipes et la mise en place de petits équipements pour faciliter le tri en amont et garantir le succès de la démarche.

3/ RENEGOCIER SES PRIX DE RACHAT (avez-vous vu l’inflation touchant les prix de rachat de vos déchets ??)  
Car oui, le contexte actuel impacte aussi à la hausse le prix de rachat des matières valorisables (carton, papier, plastiques mono-matière, métaux divers…). Si les prix de vos cartons et vieilles ferrailles n’ont pas significativement augmenté en 2021/2022, si vos palettes perdues vous coûtent au lieu de vous rapporter, si vos contrats déchets datent de plus de 1 an (et son mal indexés), (…) il est fort probable que le rachat de vos matières soit inférieur à ce qu’il devrait être.
> C’est le moment de rediscuter avec vos prestataires ou de réinterroger le marché : la valeur de reprise de ces matières a fortement augmenté (déchet = matière = )

4/ UTILISER LES FILIERES REP (Responsabilité Elargie du Producteur) POUR LES DECHETS ELIGIBLES
Vous savez que les piles, les néons, les mobiliers de bureaux….sont gérés par des éco-organismes qui vous permettent de bénéficier d’une gratuité de traitement, et dans certains cas, de collecte. Mais les utilisez-vous tous ?
> Identifiez les déchets éligibles et signez une convention avec l’éco-organisme agréé !

5/ UTILISER LES SERVICES DES COLLECTIVITES QUAND VOUS PAYEZ LA TEOM (et ne pouvez être exonéré)
La Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères est due par toutes les entreprises (et non seulement par les particuliers) et ce, qu’elles bénéficient du service de collecte ou non. Même pour des entreprises qui produisent beaucoup de déchets, il est intéressant d’utiliser ces tournées existantes pour évacuer une partie de leurs flux – sans coût supplémentaire.
> Rapprochez-vous de votre collectivité locale en charge des déchets pour mettre en place des bacs et vous intégrer à la prochaine tournée !

6/ PENSER AU DON DES PRODUITS TOUJOURS EN ETAT
Les associations telles les Banques alimentaires et les Restos du cœur pour les invendus alimentaires, ou l’agence du don en nature ou dons solidaires pour les invendus non alimentaires vous permettent de donner plutôt que de jeter. Avantages : – de déchets et en prime, un reçu fiscal pour chaque don effectué
> Listez vos produits invendus, vos vieux stocks, vos fins de série et rapprochez vous de ces acteurs pour mettre en place des campagnes de dons

7/ AVOIR LE REFLEXE REPARATION, RECONDITIONNEMENT, REUTILISATION
Pourquoi jeter ce qui pourrait être réutilisé ? Si le maillon manquant est un atelier de réparation ou de reconditionnement, les acteurs existent et les filières se développent. Pourquoi ne pas confier à un entreprise employant des travailleurs en situation de handicap (ESAT, EA) ou une entreprise de réinsertion cette partie de la chaîne de valeur ?
> Rapprochez-vous des acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire de votre territoire pour réfléchir aux solutions de seconde vie à donner à vos produits. Une porte d’entrée ici

8/ S’ENGAGER VERS LE ZERO DECHET
Vous générez des déchets qui peuvent avoir deux origines : soit la vôtre (vos déchets directs), soit celles de vos clients ou fournisseurs (déchets indirects mais produits chez vous). Dans les deux cas, c’est une perte de ressources et d’énergies ! Au-delà du recyclage, il devient urgent de réduire nos déchets à la source.
> Commencez par cartographier vos déchets par origine et réfléchissez aux moyens d’action. N’oubliez pas d’intégrer vos parties prenantes ! Cela reflétera votre anticipation et votre volonté de vous inscrire en tant que partenaire. Pour vous inspirer, jetez un œil aux 7 piliers de l’économie circulaire

Et ce qui est beau avec les déchets, c’est qu’en travaillant sur ces leviers de performance économique, vous améliorerez aussi les impacts environnementaux (décarbonation, qualité de l’air, meilleure utilisation des ressources…) et sociaux / sociétaux (quête de sens et engagement des collaborateurs, ergonomie, meilleure intégration au territoire…) de votre entreprise.
Mais aussi, et ce n’est pas des moindres, sa capacité de résilience et sa durabilité.

Nous reviendrons plus en détail sur chacun des axes présentés dans d’autres articles dédiés.

D’ici là, n’attendez pas : PASSEZ A L’ACTION !

Delphine Dugas
Cofondatrice de Particule

www.particule-conseil.fr